Développement durable : quelle
opportunité pour l’économie libanaise ?
Par Soraya HAMDAN
L’École supérieure des affaires (ESA) accueille depuis
hier un colloque sur le thème de la gestion durable du territoire. L’occasion
d’alerter les pouvoirs publics sur l’urgence d’agir en matière de développement
durable. Car l’économie verte pourrait bien présenter une formidable
opportunité pour la diversification de l’économie libanaise.
Provoquer le changement et définir de nouvelles actions
en faveur du développement durable, tels sont les objectifs du colloque
organisé depuis hier à Beyrouth par le Comité national libanais du Forum
francophone des affaires (FFA). « À la veille du sommet mondial du
développement durable qui se tiendra à Rio de Janeiro en 2012, il était urgent
d’alerter nos dirigeants sur la nécessité d’agir en faveur de la préservation
de l’environnement au Liban », a insisté Reine Codsi, présidente du Comité
national du FFA lors de son allocution à l’École supérieure des affaires. La
rencontre vise ainsi à susciter une réflexion autour de thèmes tels que les
problèmes d’approvisionnement en eau, la préservation de la biodiversité, le
changement climatique ou encore le développement de l’écotourisme au Liban.
Étaient présents lors de la séance d’ouverture Patrick
Barraquand, secrétaire général de l’Union pour la Méditerranée (UPM), Khalil
Karam, représentant personnel du Président de la République pour la
Francophonie, Denis Pietton, ambassadeur de France au Liban, et Fadi Georges
Comair, président du Réseau méditerranéen des organismes de bassin (Remob).
Pour Khalil Karam, l’organisation du colloque répond à un
réel besoin en matière de mise en cohérence du développement économique et
durable. « La guerre a eu un impact dramatique sur l’environnement au
Liban, a-t-il expliqué lors de son intervention. La phase de reconstruction qui
a suivi n’a fait qu’aggraver la situation. Les événements de 2006 ont quant à
eux engendré de lourds dégâts au niveau de la dégradation de la biodiversité.
Depuis, l’urbanisation incontrôlée, la contraction des terres agricoles, la
déforestation et la mauvaise gestion des déchets continuent de menacer
l’environnement tout en engendrant d’importants coûts financiers. »
Pour Fadi Georges Comair, président du Remob,
« l’économie verte est une formidable opportunité pour la diversification
de l’économie libanaise. Les assises de Rio en 2012 constitueront en effet une
occasion de bâtir un modèle de développement plaçant la Méditerranée au centre
des préoccupations mondiales tout en prônant l’élimination de la pauvreté dans
la région. En contribuant à créer des emplois, à résoudre les inégalités
sociales et à trouver des solutions à l’épuisement rapide des ressources naturelles,
le Liban a beaucoup à apporter notamment en matière de capital humain hautement
qualifié. De plus, son système bancaire est en mesure de constituer un pôle de
vive croissance que la Méditerranée pourrait mobiliser pour des investissements
dans l’économie durable ».
Denis Pietton, ambassadeur de France, a quant à lui mis
en évidence l’action de la coopération française dans le pays en matière
environnementale. « Le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM)
a engagé depuis 1997 des subventions pour un montant cumulé de 3,9 millions
d’euros. Ces financements ont notamment permis de mettre en place un réseau de
récupération et de recyclage des gaz chlorofluorocarbures, dont le chantier a
débuté en février 2011 et qui sera achevé à la fin de l’année en cours. Ce
réseau permettra également d’apporter un appui à cinq réserves
naturelles. » Les efforts de la coopération française ont également porté
sur le développement des capacités en matière d’assainissement. L’agence
française de développement a engagé un financement de 30 millions d’euros pour
la construction de réseaux de collecte des eaux usées dans le Liban-Nord.
Le colloque s’achèvera ce soir par « la déclaration
de Beyrouth sur le développement durable », soit une série de
recommandations en matière environnementale à destination des dirigeants
libanais. Si le chantier du développement durable est lourd dans un pays comme
le Liban, il y a aujourd’hui bel et bien urgence à relever le défi.
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