EXTRAIT DE LA PUBLICATION DU FFA - IIIPar Roger Melki
Effet de levier majeur pour l’économie nationale, les industries culturelles au Liban continuent de s’appuyer largement sur des acquis francophones souvent à l’origine de cette attractivité rayonnante du pays des Cèdres sur l’ensemble du Moyen Orient arabe et en Afrique du Nord.
Dans l’industrie du livre, les éditeurs ou la presse libanaises disposent d’avantages historiques certains par rapport à leurs compétiteurs arabes.
Pour la musique, la dimension de la chanson libanaise est largement supérieure à sa proportionnalité géographique ou démographique.
Pour l’industrie du cinéma, le Liban n’est pas dominant dans la production de film ou de série de télés, mais il compense largement dans le domaine de la diffusion télé ou dans le domaine de la production de clips ou de films publicitaires.
Pour le volet software, des progrès immenses sont faits et les entrepreneurs libanais opèrent surtout à partir des pays étrangers, où certains opérateurs libanais ont réussi à développer des structures internationales.
La francophonie, et plus particulièrement un système scolaire très performant, reste en grande partie à l’origine des différentes «success stories» dans ce domaine. Les avancées culturelles anglophones au Liban sont certes très perceptibles, mais celles-ci ne se sont point faites aux dépens des structures de la francophonie, mais, bien au contraire, elles sont souvent venues l’enrichir. Elles ont même été un vecteur facilitateur de pénétration vers des marchés régionaux séduits par le savoir-faire culturel du Libanais.
Les flux migratoires libanais et une Diaspora très dynamique, et fortement influente dans ces pays, ont amplifié les effets des atouts culturels libanais. Les Libanais francophones sont très efficients dans la quasi totalité des pays d’accueil où ils sont implantés, et plus particulièrement dans les pays arabes du Golfe, plus récemment dans les pays arabes de l’Hinterland (Syrie, Jordanie, Irak) où les opportunités d’affaires sont de plus en plus intéressantes pour eux.
Un secteur prometteur
Une récente étude demandée par le ministère de la Culture libanais, et appuyée par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), a tenté d’évaluer l’impact des industries culturelles sur l’économie nationale, et dégager leurs effets positifs sur les différentes composantes de la création de richesses.
L’étude révèle que les industries du droit d’auteur, dans leurs différentes composantes, ont généré pour l’économie libanaise quelques 2,3 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2005 avec une valeur ajoutée globale d’environ USD 1,1 milliards, soit 4,75 % du PIB de l’exercice. Au niveau de l’emploi, on estime que ces industries emploient près de 50.000 personnes soit 4.6 % de la main d’oeuvre active du pays.
Effet de levier majeur pour l’économie nationale, les industries culturelles au Liban continuent de s’appuyer largement sur des acquis francophones souvent à l’origine de cette attractivité rayonnante du pays des Cèdres sur l’ensemble du Moyen Orient arabe et en Afrique du Nord.
Dans l’industrie du livre, les éditeurs ou la presse libanaises disposent d’avantages historiques certains par rapport à leurs compétiteurs arabes.
Pour la musique, la dimension de la chanson libanaise est largement supérieure à sa proportionnalité géographique ou démographique.
Pour l’industrie du cinéma, le Liban n’est pas dominant dans la production de film ou de série de télés, mais il compense largement dans le domaine de la diffusion télé ou dans le domaine de la production de clips ou de films publicitaires.
Pour le volet software, des progrès immenses sont faits et les entrepreneurs libanais opèrent surtout à partir des pays étrangers, où certains opérateurs libanais ont réussi à développer des structures internationales.
La francophonie, et plus particulièrement un système scolaire très performant, reste en grande partie à l’origine des différentes «success stories» dans ce domaine. Les avancées culturelles anglophones au Liban sont certes très perceptibles, mais celles-ci ne se sont point faites aux dépens des structures de la francophonie, mais, bien au contraire, elles sont souvent venues l’enrichir. Elles ont même été un vecteur facilitateur de pénétration vers des marchés régionaux séduits par le savoir-faire culturel du Libanais.
Les flux migratoires libanais et une Diaspora très dynamique, et fortement influente dans ces pays, ont amplifié les effets des atouts culturels libanais. Les Libanais francophones sont très efficients dans la quasi totalité des pays d’accueil où ils sont implantés, et plus particulièrement dans les pays arabes du Golfe, plus récemment dans les pays arabes de l’Hinterland (Syrie, Jordanie, Irak) où les opportunités d’affaires sont de plus en plus intéressantes pour eux.
Un secteur prometteur
Une récente étude demandée par le ministère de la Culture libanais, et appuyée par l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI), a tenté d’évaluer l’impact des industries culturelles sur l’économie nationale, et dégager leurs effets positifs sur les différentes composantes de la création de richesses.
L’étude révèle que les industries du droit d’auteur, dans leurs différentes composantes, ont généré pour l’économie libanaise quelques 2,3 milliards de dollars de chiffres d’affaires en 2005 avec une valeur ajoutée globale d’environ USD 1,1 milliards, soit 4,75 % du PIB de l’exercice. Au niveau de l’emploi, on estime que ces industries emploient près de 50.000 personnes soit 4.6 % de la main d’oeuvre active du pays.
Diffusion régionale
Les performances enregistrées au Liban et évaluées par l’étude sont nettement plus importantes si l’on prend en compte les activités des Libanais opérant pour le compte d’entreprises à l’étranger, et plus particulièrement dans les pays arabes. Chanteurs, acteurs, interprètes et autres compositeurs ou éditeurs artistiques libanais sont sollicités dans l’ensemble du monde arabe. Leurs performances ne sont pas comptabilisées dans le PIB national et, de ce fait, leurs volumes d’affaires ne sont pas pris en compte pour les estimations des valeurs ajoutées ou pour l’appréciation des emplois créés.
D’autres facteurs de sous-estimations de l’apport des industries culturelles au PIB peuvent être évoqués. Ils sont, en premier lieu, liés au caractère souvent partiel de ces activités. En effet, un auteur de livre, un compositeur ou un interprète de musique, un acteur de théâtre ou un peintre occupent souvent d’autres postes professionnels où ils sont déjà répertoriés et, de ce fait, les activités artistiques qu’ils génèrent ne sont pas prises en compte dans les comptes nationaux.
En second, il convient d’ajouter le caractère informel des activités culturelles. Un chanteur, un acteur ou un peintre, même s’ils sont générateurs de chiffres d’affaires très élevés, n’opèrent presque jamais à partir de sociétés ou de structures commerciales organisées et officielles. Ils agissent surtout en leur nom propre et ne déclarent point leurs revenus ou le nombre de personnes qu’ils emploient.
Mais ce sont surtout les activités à l’externe qui sont les plus difficiles à estimer, plus particulièrement dans les pays arabes où les opérateurs gardent un caractère informel encore plus prononcé qu’au Liban. Les analystes économiques sont certains que les industries de droits d’auteurs sont très actives hors des frontières, mais il est très difficile d’apprécier leurs performances et de les traduire en flux monétaires précis. Les estimations les plus fantaisistes sont souvent évoquées mais il s’agit de pouvoir les vérifier.
Les statistiques du commerce extérieur ne quantifient que très partiellement les échanges libanais de produits culturels avec le reste du monde. Le Liban importerait pour quelques 70 millions de dollars de produits culturels. Le chiffre d’affaires à l’export de ces mêmes produits ne couvre que 40 % des importations. Ces chiffres se limitent presque à l’industrie du livre et à quelques produits de l’industrie des technologies d’information. Or, une large partie des activités dans ce domaine est liée aux services et non à des produits tangibles. La piraterie ne fait qu’amplifier ces difficultés.
A l’import, les produits francophones sont dominants aussi bien pour le livre que pour la presse. Le livre scolaire, le livre d’auteur, la presse sous toutes ses formes constituent l’essentiel des importations culturelles libanaises. A l’export, la production est essentiellement arabophone à l’exception de l’industrie du software exclusivement basée sur l’anglais.
Quelles perspectives?
Les industries à base de droits d’auteurs continueront à offrir de larges opportunités pour l’économie libanaise. Celles-ci sont certes essentiellement régionales, mais elles peuvent avoir aussi des composantes externes plus larges et plus particulièrement dans la sphère francophone. En effet, les industries culturelles libanaises ont de beaux jours devant elles dans les pays francophones africains (Nord et subsaharien), et le potentiel n’est qu’à peine entamé. Ces perspectives sont amplifiées par la nette amélioration des revenus des ménages et la hausse de la consommation dans ce domaine.
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